48
télégraphe, les frères Chappe, établit les plans pour la station de Carlsten en
1801. Ce télégraphe trouva d’abord sa place sur le toit du passage voûté de la
redoute mais fut ensuite déplacé et connut un certain nombre de positions
variées. Les appareils étaient en liaison avec une station à Hisingen, d’où les
communications étaient transmises à Nya Varvet, dont elles étaient acheminées
jusqu’à Göteborg. Le phare de Vinga, l’île couvrant Göteborg dans le
prolonement de l’ouverture du fleuve Göta, était aussi de la même manière relié
à Carlsten…
Au sommet de la tour du fort fut installé en 1781 un phare, équipé d’un
mécanisme de rotation avec 16 miroirs paraboliques de cuivre argenté. Plus tard
(1836) le phare fut agrandi, mais, comme les navigateurs pensaient trop souvent
que la source lumineuse située à 300 pieds au dessus du niveau de la mer, était
une étoile, on construisit plus au large dans le fjord la tour du phare de Pater
Noster et le phare de Carlsten fut éteint en 1868 puis démoli. Le seul phare que
possède l’île de Marstrand aujourd’hui est celui bâti en 1944 sur le versant
ouest, ayant pour nom Skallen (Le Crâne) – auquel on peut ajouter Lyktan (La
Lanterne) éclairant l’entrée nord du chenal depuis Koön, datant de 1868.
En 1833, comme la politique européenne inspirait une certaine
inquiétude, le roi Charles XIV Jean [l’ancien maréchal Bernadotte] mit à la hâte
Carlsten en état de mobilisation et fit renforcer les ouvrages extérieurs. On
augmenta l’armement, d’importants stocks furent rassemblés et on grossit
l’effectif de la garnison. Les travaux furent cependant menacés par l’épidémie
de choléra de l’année 1834, qui exerça même ses ravages à l’intérieur du fort à
tel point que le commandant fut obligé d’arracher les cloisons de planches des
maisons pour en faire des cercueils, recevant 3 ou 4 cadavres chacun. Personne
n’osait monter jusqu’au fort, celui-ci étant complètement isolé à cause de la
contagion - et au même moment les autorités recevaient l’ordre d’accélérer les
travaux de renforcement!
C’est alors qu’on commença à s’occuper d’un renforcement radical de
Carlsten: en 1834 Sa Majesté Royale (c’était toujours Bernadotte, n’ayant pas
perdu ses préoccupations militaires) reçut un plan pour une reconstruction
complète du fort. Les travaux commencèrent alors et se poursuivirent jusqu’en
1857, année où Carlsten ainsi que le nouveau bastion de la plage Sud furent
déclarés terminés.
Le résultat de cette vaste reconstruction, dont le plan et la conduite des
travaux furent la responsabilité du directeur des fortifications, le major Adolf
Lindman, à Carlsten, fut un fort presque neuf. Les vieilles installations de
l’époque d’Erik Dahlberg formaient le noyau, cependant que les nouveaux
ouvrages extérieurs augmentaient encore d’un degré supplémentaire la
puissance de Carlsten. Le fort n’occupait maintenant pas moins de 10 arpents.
Les coûts de cette reconstruction radicale furent toutefois relativement
modestes, du fait de la main d’oeuvre bon marché fournie par les prisonniers
