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Chapitre 4
Convois, bourgmestres et plantations
Le port calme et sûr de Marstrand est bien connu de tous les navigateurs :
c’est le premier qui ait été aménagé sur la côte ouest, en même temps qu’il a la
réputation d’être un des meilleurs de la Suède, protégé qu’il est des attaques de
l’ennemi et des fureurs de la tempête. L’espace portuaire comprend le port de
Coopverdi (kofferdi) depuis l’entrée nord jusqu’à Kvarnholmen, avec une
largeur d’environ 200 mètres et une profondeur de 10 mètres, et le port de
guerre entre Kvarnholmen, le bastion côtier sud, et Stenudden à Klöverön, dont
les limites sont approximatives et qui a une profondeur de 10 à 20 mètres.
Le quai du port a été construit à la fin du XVIII
ème
siècle à l’époque du
port franc. Il a succédé aux vieilles jetées de bois qui depuis des temps
immémoriaux servaient à la pêche et à la navigation maritime de lieu d’entrepôt.
Il est long de 1.200 mètres. Il a reçu des améliorations dans les années 1890 et
par la suite encore des dragages ont eu lieu tout le long du quai en 1905. Du fait
que pendant les années qui suivirent on assista au développement de la pêche au
hareng avec ses besoins croissants de place pour les bateaux et d’espace pour
l’empaquetage des produits, il fallut empierrer la presque totalité du quai en
granit taillé, en même temps qu’étaient construites un certain nombre de
nouvelles jetées de bois.
Le port de Marstrand et la protection des convois au XVIII
ème
siècle
Le port de Marstrand avait au XVIII
ème
siècle acquis une grande
importance pour le commerce maritime suédois, en particulier pour celui des
Compagnies des Indes Orientales et du Levant, du fait que tous les navires
suédois en partance pour une place étrangère, devaient se rassembler d’abord à
Marstrand pour ensuite, regroupés en convoi, faire voile vers leur destination
sous la protection d’un navire de guerre.
Cette mesure était justifiée, d’abord par la situation politique agitée de
l’Europe à cette époque, qui faisait que les navires de commerce suédois étaient
souvent forcés de croiser la route des flottes de belligérants ou celle de
corsaires, ensuite parce qu’il était arrivé à maintes reprises qu’un navire suédois
fût capturé par les pirates des Etats barbaresques, malgré les subsides coûteux
par lesquels les dirigeants de l’ « ère de la liberté », comme on appelait le
régime que connut la Suède de la mort de Charles XII à l’avènement de Gustave
III, cherchaient à acheter au Maroc, à Tunis, en Algérie etc. la bienveillance des
sultans locaux.