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Il n’a même pas la moitié
Tout s’en va
(Tout le monde boit cul sec)
chante… hopp faderallan-lej]
L’été, après la guerre, des cousines suédoises (plus jolies l’une que l’autre
naturligtvis
) viennent « au pair » à Villers-sur-Mer. Mais les visites ne sont pas
à sens unique. A Marstrand les cousins français reçoivent toujours un accueil
sympathique, en particulier chez Inge Lena, la fille de Sigrid (qui mourra en
1971), et son mari Otto Arvidson, qui ont deux fils Anders et Peter : c’est eux
qui recevront Erik, fils de Hjalmar, et ses camarades de l’Ecole polytechnique
en visite à Marstrand à l’été 1958, après cet agité printemps parisien où de
Gaulle avait pris le pouvoir et avant que le même de Gaulle vienne à l’amphi
leur faire l’éloge du service public.
A la 2
e
génération française, les relations avec la famille de Suède ont été
entretenues essentiellement par Gérard, l’aîné de la branche aînée, qui en
compagnie de sa femme Claude venait régulièrement passer une partie de l’été
dans l’île ancestrale, habitant la maison Egnello à l’angle du quai et du
Paradiso. Gérard et Claude ont réuni plusieurs fois dans leur propriété des
Monts de Saint-Aubin en Normandie les membres français et suédois de la
famille Egnell invités à goûter cidre et calva. Gérard a organisé en l’an 2000,
avec le concours de Claes Henrik - arrière-petit-fils d’Herrman le brasseur,
petit-fils de Vidar, cavalier émérite et éleveur de chiens, fils de Claes, sportif
accompli qui représenta la Suède à plusieurs jeux olympiques, Claes Henrik est
avocat et l’auteur de
Boken om Oss
, une histoire de la famille -, et de Gösta
Henrik - petit-fils de Claes Fredrik, fils de Nils Henrik, brillant officier de
cavalerie, Gösta Henrik, ingénieur de la Marine suédoise puis directeur du
groupe Philips en Suède, était devenu propriétaire du manoir de Rafnäs racheté
à sa tante Göta, veuve de son oncle Claes Otto, dont Göta était aussi la demi-
cousine -, un « jamboree » familial d’une semaine de Stockholm à Linköping et
à Marstrand, auquel participaient une soixantaine de membres de la branche
française. A cette occasion fut représentée
La saga des Egnell
, pièce
commandée par Gérard à des dramaturges amis, l’histoire de la famille racontée
par deux trolls, petits personnages malicieux et parfois dangereux, elfes ou
djinns des pays du Nord. Gôsta Henrik ouvrit le manoir de Rafnäs aux quelque
cent cinquante participants, accueillis par des gardes en uniforme et au son du
canon. A Marstrand on évoqua l’ombre inquiétante de Lasse-Maja lors d’un
dîner dans le fort et on monta à bord du
Bohuslän
, rescapé de la flotte de Bertil
Egnell, pour une croisière dans l’archipel, doublant au retour Pater Noster. Inga
Lena, très affaiblie et qui devait quitter ce monde peu de temps après, avait
laissé Anders et Petter prendre les choses en main. La 3
e
génération française
était elle aussi présente en nombre et a noué à cette occasion des liens avec les
