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dommage par un organisme puissant, il avait une cave garnie des meilleurs
produits. Or il était proche par ses fonctions officielles de Raoul Nordling, le
consul général de Suède à Paris, qui engagea avec le général von Choltitz des
négociations, dont l’aboutissement fut la capitulation de la garnison allemande
de Paris sans dommages pour la capitale, contrairement aux ordres donnés par
Hitler. Axel Egnell aurait fourni à Raoul Nordling un cognac de grande qualité,
que ce dernier aurait fait goûter au général allemand, le mettant ainsi dans les
dispositions qui conduisirent au résultat final. Quelle n’a pas été la déception
des descendants d’Axel quand plus d’un demi-siècle après la pièce intitulée
Diplomatie
imaginant les entretiens cruciaux entre Nordling et von Choltitz a
omis cet aspect de l’affaire, tout à l’honneur d’un noble produit du terroir
national. Quoi qu’il en soit, une photo prise en août 1944 montre côte à côte
Axel Egnell et le général de Gaulle à la gare Montparnasse qui fut le quartier
général du général Leclerc à son arrivée dans Paris et où eut lieu la reddition du
général allemand.
Et Mors ? Après un repli momentané de sa direction sur Puynormand
(Gironde), où la belle-famille de Hjalmar Egnell avait une propriété, durant la
débâcle de 1940, la société Mors avait eu une activité réduite pendant
l’Occupation, ses usines restant largement en sommeil – une initiative de cette
époque ayant été le lancement d’une petite voiture électrique pour pallier à la
pénurie de carburant, la voiturette Mors type D pouvant transporter un passager
avec le conducteur, jusqu’à ce que l’occupant en juillet 1942 interdise la
construction en France de voitures électriques. L’activité renaît à la Libération.
La reconstitution, la réfection et la modernisation du réseau ferré d’une part, les
besoins de rééquipement des familles d’autre part permirent aux trois