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extraordinaire tramway aquatique, les voitures restant à l’île d’en face, Koön
(dont le nom signifie l’île aux vaches, aujourd’hui fusionnée administrativement
avec Marstrand), reliée au continent scandinave par des ponts, Marstrand, île à
l’histoire plusieurs fois séculaire, devenue le rendez-vous des voiliers du monde
entier, une des dernière frontières d’un tourisme hors du commun, Marstrand et
sa magie, que le lecteur est maintenant invité à partager.
Je donne donc la parole à Eskil Olàn,
qui dans son livre
Marstrands Historia,
krigsminnen och badortsliv (Histoire de
Marstrand, souvennirs de guerre et vie de
station balnéaire)
publié pour la première
fois en 1906, révisé en 1923, nous fait
revivre une île riche en passé depuis les
temps géologiques jusqu’à la fin du 19
e
siècle. Alf Eskil Tage Olàn, né à Marstrand
le 25 mars 1882, mort à Marstrand le 23 juin
1942, était un garçon doué pour la plume
qui, encore à l’école, publiait déjà son
journal
Klöverbladet (La Feuille de trèfle)
au titre peut-être inspiré par l’île voisine de
Klöverön. A l’âge de douze ans, sa prose
attirait l’attention du périodique alors en
vogue
Landsvägsridaren (Le Chevalier
errant)
. Sans avoir passé aucun examen, il
réussit à être un auteur très lu. Outre
Marstrand et le Bohuslän, il s’intéressa à la
Compagnie suédoise des Indes orientales (basée à Gôteborg) ainsi qu’à son
homologue du Levant, consacrant à cette dernière l’ouvrage intitulé
Sjöröverna
på Medelhavet och Levantiskacompaniet (Les Pirates en Méditerranée et la
Compagnie du Levant).
Je n’ai fait que traduire et parfois adapter (ainsi qu’annoter) le texte d’Eskil
Olàn. En particulier j’y ai inséré les détails qui m’ont paru nécessaires sur
certains événemments historiques évoqués par Olàn, familiers au lecteur
suédois mais moins connus de son homologue français. La Suède ayant, grâce à
sa neutralité, échappé aux deux guerres mondiales, la plupart des bâtiments
décrits par Olàn, en particulier le fort et l’église, sont toujours ce qu’ils étaient
au début du XX
ème
siècle. Je vous dirai ensuite comment un Suédois de
Marstrand, Axel Egnell, quasi contemporain d’Olàn (il avait huit ans de plus,
une différence d’âge qui exclut des relations de jeunesse entre les deux, on ne
sait s’ils se sont rencontrés par la suite), ayant en outre avec Eskil ce point
commun d’avoir perdu son père très tôt (à huit ans pour Eskil, à treize ans en ce
Marstrand hier et maintenant