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Carlsten. En 1697 il était devenu enseigne au régiment de Västgötadal, en 1703
lieutenant, en 1711 major et en 1712 colonel. A l’occasion de cette dernière
promotion le roi, alors à Bender, motiva la décision par quelques mots sur « ses
bons et loyaux services ainsi que sa bravoure manifestée en toutes
circonstances » - une déclaration qui fait de la reddition soudaine de Marstrand
un acte encore plus surprenant. Peu de temps avant l’attaque de Tordenskiold le
lieutenant-colonel Danckwardt avait célébré son mariage avec une demoiselle
Krusenstiern.
La première initiative de Tordenskiold fut d’espionner la place: à cet effet
il s’habilla en pêcheur et vint un jour à la voile de Blåkullen avec du poisson
frais, qu’il chercha à vendre en ville mais à des prix si élevés que personne ne
voulut acheter. Ce n’était qu’une ruse de Tordenskiold, qui de cette manière
trouva un prétexte pour se promener longuement à travers tout Marstrand ainsi
qu’à bord de la flotte de Sjöblad, jusqu’à ce qu’il eût pris une bonne vue de
l’ensemble.
L’attaque de Marstrand par Tordenskiold
La tentative de conquête de l’île commença ensuite. Les méthodes qui
avaient réussi à Gyldenlöwe en 1677 furent à nouveau employées. Cette fois
encore il apparut que l’occupation de Koön constituait pour l’ennemi la clé de
Carlsten. Danckwardt avait même trois semaines plus tôt dans une lettre au
maréchal Rehnxchiöld indiqué que « au moins quatre à cinq cents hommes
étaient nécessaires pour occuper les îles de Koo et Klöfver, ce qui pourrait
empêcher le débarquement de l’ennemi » mais sans résultat.