70
Mårten Brenner, Peter von Egmund, Torbiörn Kjellman; les lieutenants de
garnison Paul Brutenberg, Carl Munck, Bengt Nyberg, Anton Henning; et
l’enseigne Johan Ekman.
Le 26 juillet à 10 heures fut finalisée la capitulation, prévoyant que
Carlsten serait livré le même jour avant 3 heures de l’après-midi. Le délai était
court et, comme Tordenskiold dans son impatience pensait que l’évacuation
tardait, il monta en personne à Carlsten avec 100 soldats, frappa à la Porte du
Roi, fut aussitôt introduit par la petite ouverture avec deux officiers et se rendit
l’épée à la main à la maison du commandant, où il cria par la fenêtre:
- C’est l’heure, pourquoi êtes-vous si longs ? –
Un Dankwardt ahuri, qui n’en revenait pas de la hardiesse de
Tordenskiold, fit aussitôt mettre en route les Allemands, pendant que le
vainqueur faisait entrer sa centaine d’hommes, qui prirent alors possession du
fort. Pendant que ceci avait lieu, les troupes suédoises se tenaient encore avec
leurs fusils dans la cour intérieure.
Ainsi tomba le fort de Carlsten, considéré comme la place la plus forte
d’Europe, après un « siège » de seulement quatre jours, marquant le point
culminant de la carrière de Tordenskiold.
Fanfares sonnantes et bannières au vent la garnison se mit en route. Les
Danois faisaient la haie sur les côtés, se moquant des officiers qui avaient
capitulé en leur décochant un certain nombre de gracieusetés. Quand
Danckwardt passa devant Tordenskiold, celui-ci tira une corde de sa poche et
dit: - Regarde, mon frère Danckwardt, as-tu aussi un tour de cou ? - une
plaisanterie indiquant clairement que le vainqueur se doutait du destin qui
attendait le commandant vaincu.
La victoire était complète, car outre la ville de Marstrand et ses stocks de
céréales et autres, ce sont 14 navires et 5 batteries comptant au total 479 canons
qui tombèrent entre les mains de Tordenskiold - sans parler du fort lui-même.
Pas un seul homme n’était tombé à Carlsten - si l’on excepte un tué par sa
propre imprudence en chargeant de la poudre - , les réserves étaient abondantes
et, entre les mains d’un homme décidé à tenir bon, Carlsten n’aurait jamais dû
succomber devant une armée d’assiégeants comme celle qu’avait amenée avec
lui Tordenskiold.
Tordenskiold rendit compte de sa victoire à Marstrand dans une longue
lettre au roi de Danemark, qui se trouvait être alors dans le nord du Bohuslän. Il
y décrit la capitulation elle-même dans un P.S. ainsi libellé:
«
P.S. J’ai eu la chance de devenir maître de la citadelle de Marstrand appelée
Carlsten, qui a capitulé aujourd’hui entre 3 et 4 heures de l’après-midi, avec tout ce qu’elle
contenait de réserves et de munitions, qui est à Votre Majesté, excepté 3 à 4 pièces de