79
Un autre prisonnier passa aux aveux en 1825. Le pasteur Glasell réussit
finalement à faire avouer à l’homme devant les officiels du fort comment il
avait en 1820 mis le feu au presbytère de Konga. Le compte-rendu de ces aveux
figure dans la lettre suivante, adressée au pasteur Glasell:
« Au pasteur de la paroisse de Marstrand.
Un prisonnier du fort de Carlsten du nom de Pehr Tufwesson a dans une lettre à une
Autorité reconnu avoir commis un Incendie criminel au presbytère de Konga en 1820. Pour
des raisons bien tristes ce renseignement m’intéresse au plus haut point car c’est moi qui à
cette occasion ai perdu mes deux Beaux-parents ainsi que deux enfants aimés et pleins
d’espoir, qui ont été la proie des flammes. Nu, avec le plus jeune enfant dans mes bras, j’ai
moi-même échappé avec ma femme.
Mon beau-père, Aumônier Royal et pasteur de Schytten à Konga, avait lui-même
tellement peur du feu qu’il inspectait chaque nuit à 2 h. toutes les cheminées de la maison. Il
avait accompli cette tournée de précaution la nuit même où le malheur s’est produit. Ce
nonobstant le feu était sur nos têtes passé 2 h. etc... »
L’auteur de la lettre, le pasteur Christ. Roos à Lund et Bosarp, demande
pour finir que le curé du château ait un entretien avec Tufwesson au sujet de
l’incendie et essaie de lui faire avouer, intention pour laquelle lui, Roos, a écrit
une homélie funèbre sur ses parents morts dans l’incendie destinée à être lue au
prisonnier.
Un autre aveu, pour lequel ses auteurs attendirent dix ans, fut fait en 1823
à Glasell, qui écrit à ce sujet ce qui suit:
Au commencement d’avril de la présente année les condamnés à vie Jon Jonsson n°
144 et Peter Jernberg n° 167 souhaitèrent une conversation particulière avec le soussigné. Ils
furent convoqués chacun à son tour et leurs aveux furent concordants, à savoir que pendant
la nuit de l’été de l’an 1812 ou 1813 ils avaient tué deux employés de magasin, qui à un
endroit situé près de Kräftriket à Stockholm étaient sortis pour se baigner...etc. Les aveux
continuèrent par la description de la façon dont le meurtre s’était déroulé, comment ils
avaient immergé le cadavre au moyen de pierres et pour finir comment ils s’étaient partagé
l’argent et la montre de poche des victimes, ce qui leur avait rapporté environ 50 riksdalers
chacun.
Un autre aveu encore concerne une attaque armée en règle contre une
ferme de la commune de Fässberg en 1810, à laquelle deux hommes (depuis lors
les condamnés à vie n
os
242 et 289), après une rencontre au restaurant Ericsson
à Galgkrogarna près de Göteborg avec deux amis de Masthugget, se rendirent
de nuit armés de fusils et accomplirent le forfait. Le propriétaire de la ferme fut
abattu comme il cherchait à repousser les intrus avec son fusil de chasse. Les
femmes se trouvant sur les lieux s’enfuirent jusqu’aux fermes voisines, où elles
donnèrent l’alarme. Les bandits trouvèrent finalement sur place peu d’argent, ce
qui ne les empêcha pourtant pas de se disputer pour son partage.