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indiqué plus haut
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comment une boite d’offrandes appartenant aux minoritains
avait sans doute été autrefois placée à proximité des actuelles grottes et source
de Saint-Erik, de petites sommes y étant déposées. On ne sait pas dans quelle
proportion les offrandes respectivement des grands et des petits contribuaient à
faire vivre la communauté et à lui permettre d’exercer son action bienfaisante.
Comme le monastère de Marstrand possédait des biens de ce monde, il fut
frappé par le malheur qui en 1368 atteignit toute la ville et qui a déjà été décrit
en détail - la mise à sac par les marchands hanséatiques. A cette occasion le
monastère fut brûlé et dévasté comme la ville elle-même ainsi que son
« château » de l’époque, nom donné au fort dans les anciennes sources.
Mais, comme le monastère ainsi que l’église avaient été, selon l’usage en
Norvège au Moyen-Age, construits en murs massifs de pierre grise, les
dommages furent vite réparés: simultanément fut entrepris un agrandissement
du monastère, de sorte que celui-ci au commencement du XVème siècle était
plus considérable que jamais auparavant. La pêche au hareng en plein
développement et la prospérité accrue qu’elle apportait y contribuèrent pour
beaucoup: pendant tout ce siècle le couvent des minoritains de Marstrand fut
compté parmi les plus importants de Norvège en raison de la richesse et de la
population de la ville.
Cette époque nous a laissé une image du
sceau de la
ville
, d’après un document (une lettre de partage de
succession) établi par le gardien et directeur du couvent, le
« Guardien du Claustre de Marstrand, frère Johan
Plattuslagare ». L’inscription complète du sceau se lit :
Sigillum conventus fratrum minorum in Marstrand
. Cette
pièce était en son temps la propriété d’Axel Em.
Holmberg, historien du Bohuslän, et contenait des
renseignements sur une enquête de succession, que le
gardien Plattuslagare avait accomplie dans la paroisse de
Klövedal à Tjörn.
Plus tard un certain nombre de rencontres politiques importantes se
déroulèrent au monastère. Ainsi c’est là que se passa le couronnement déjà
mentionné
41
de Christian I
er
comme roi de Danemark, à une époque où il
incombait particulièrement aux monastères, chacun dans sa ville, de donner
l’hospitalité à certains envoyés royaux ou officiels d’église, en raison de la
fonction qu’ils assuraient alors d’hospitaliers.
En 1458 l’ordre des franciscains tint un chapitre provincial
en l’église de
Marstrand sous la présidence du ministre provincial, Frère Johannes, et en
présence d’un grand nombre d’évèques, prêtres et moines représentant les
nombreux couvents de l’ordre des franciscains en Suède, Norvège, au
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