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nef de l’église du monastère était fermée vers l‘ouest par un simple mur à
pignon, où s’ouvrait l’entrée principale. Dans l’actuel escalier du clocher on
peut en deux endroits découvrir des traces de vieilles fenêtres de l’église du
monastère, tournées vers l’ouest, fenêtres qui furent bouchées plus tard lors de
la construction du clocher.
Des ruines de murs du monastère existaient encore en 1740, quand elles
furent remarquées par Johan Ödman, qui les décrit dans sa
Chorographia
Bahusiensis
, où il fait observer leur situation près du côté sud de l’église. A
cette époque déjà la partie du cimetière jouxtant les ruines était appelée le
« terrain libre du couvent » et était utilisée avant tout comme lieu d’inhumation
pour les pauvres de la ville, ce que d’ailleurs son nom de « cimetière des
pauvres » rappelle encore aujourd’hui.
Au commencement du XIX
ème
siècle il se trouvait dans les archives de
Marstrand un vieux manuscrit se rapportant au monastère, où les dimensions de
ce dernier étaient données en anciennes unités de mesure. Le bâtiment du
monastère lui-même, du même style que l’église actuelle, était de pierre à deux
étages. On peut par ailleurs observer sur ce document un certain nombre de
petites cabines, de la taille d’une niche de chien au plus, où les moines sont
dessinés agenouillés et plongés dans la prière tandis que leurs jambes nues
sortent à l’extérieur. Le nombre de moines au monastère de Marstrand n’a
jamais dû aller au delà de vingt.
Aujourd’hui toutes les traces de l’ancien monastère se sont évanouies, si
l’on fait exception du peu de restes de murs, qui subsistent de l’enclos du jardin
conventuel et de l’église elle-même, mais il se peut que quelque chose de plus
en soit retrouvé un jour si l’on procède à des fouilles systématiques sur les lieux
ou si l’on gratte le crépi de l’église, ce qui fera sans aucun doute apparaître un
certain nombre de marques dans les murs donnant des indications sur la position
et la dimension du couvent.
L’unique souvenir visible qui soit gardé encore aujourd’hui du temps des
frères minoritains est un vieux cadran solaire, fixé au mur longitudinal sud de
l’église, dont l’origine peut certainement être rattachée à l’époque de la
prospérité du monastère.
Les quatre chapiteaux situés aujourd’hui en haut et en bas des piliers de
briques aux deux entrées de l’église viennent aussi de l’ancien monastère des
franciscains. Ils ont appartenu selon toute vraisemblance à l’allée couverte du
cloître du couvent et se situaient au sommet des piliers supportant la voûte de
cette allée.
Au musée de Göteborg se trouve le dernier souvenir, le seul à avoir été
gardé, des cérémonies de l’église des moines minoritains de Marstrand : une
chasuble de velours rouge bordée de grands galons d’or. Au dos est une étoffe
frappée d’une croix brodée de soie et de fils d’or avec cinq groupes d’images
représentant des scènes de la Bible, aujourd’hui toutefois presque effacées par