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          favorisée par les circonstances naturelles et dotée, en ce qui concernait la pêche,
        
        
          d’un grand nombre de privilèges royaux.
        
        
          Sur le commencement de cette nouvelle période de pêche au hareng et
        
        
          son développement rapide, le prêtre norvégien Peder Claussön a écrit ce qui suit
        
        
          dans ses
        
        
          Ecrits de voyage en Norvège et aux Iles
        
        
          avoisinantes
        
        
          :
        
        
          « La pêche au hareng sur la rive du golfe en 1556 allait si rondement et abondamment
        
        
          que quelques milliers de navires, barques, canots et autres embarcations, aussi bien du
        
        
          Danemark et du Holstein que de l’ouest et du nord de la Norvège s’y rendaient chaque année
        
        
          pour pêcher, sans compter ceux qui habitaient dans la région. En outre plusieurs milliers de
        
        
          personnes des provinces avoisinantes s’étaient déplacés là et habitaient sur les golfes, les
        
        
          fjords et les plages avec femme et enfants, se nourrissant de la pêche elle-même. Ainsi nobles
        
        
          comme bourgeois et paysans avaient fait construire partout de beaux et grands magasins et des
        
        
          maisons hautes de deux ou trois étages, pour le même usage, et certains de ces magasins
        
        
          étaient si grands qu’on pouvait en une seule fois dans une maison suspendre et sécher quelque
        
        
          14 cargaisons de hareng. Ainsi trouvait-on sur une distance de 8 à 9 milles aux rivages les
        
        
          plus reculés du Bohuslän des gens à ne plus les compter dans tous les fjords, de même que
        
        
          dans tous les golfes et détroits, sur les îles, les îlots et la terre ferme, si longtemps que la pêche
        
        
          au hareng pouvait être pratiquée. Pour la même raison venaient chaque année plusieurs
        
        
          milliers de navires de Danemark, d’Allemagne, de la Frise, de Hollande, d’Angleterre,
        
        
          d’Ecosse et de France pour acheter et emporter le hareng, qu’ils trouvaient tous à profusion et
        
        
          qu’ils transportaient ensuite en despays éloignés pour la nourriture et l’entretien des gens. »
        
        
          Le roi Frédéric II et les privilèges de Marstrand
        
        
          Dès le commencement de la nouvelle période de pêche au hareng au
        
        
          début de l’an 1556, l’intérêt des autorités fut éveillé : comme le hareng
        
        
          constituait une matière fiscale très importante pour les caisses de l’Etat danois,
        
        
          des lois particulières furent promulguées concernant sa pêche.
        
        
          Le roi dano-norvégien de l’époque, Frédéric II, qui accéda au pouvoir en
        
        
          1559, témoigna en cette circonstance d’une grande sollicitude vis-à-vis de la
        
        
          pêche au hareng du Bohuslän : comme son règne coïncida en totalité avec cette
        
        
          période du hareng d’une richesse inouïe, il en accompagna le développement
        
        
          par un certain nombre de décrets et de lois, qui sont encore dans les archives et
        
        
          témoignent de l’importance économique attachée au phénomène.
        
        
          Avant toute chose ces documents donnent un aperçu de la vie à Marstrand
        
        
          pendant cette période remarquable, quand la ville en vertu de lois particulières
        
        
          fut quasiment déclarée le centre de la pêche au hareng, étant le lieu où tous les
        
        
          opérateurs devaient s’établir et le seul où tout commerce ainsi que toute
        
        
          navigation liés à ladite pêche pouvaient être pratiqués.
        
        
          C’est en 1561 que Frédéric II promulgua les premiers décrets concernant
        
        
          Marstrand et la pêche au hareng. Il y dispose entre autres ce qui suit concernant
        
        
          le « droit du hareng » - comme on nommait dans l’ancien temps l’impôt que la
        
        
          couronne exigeait de la pêche: